Au cœur du Sine-Saloum, dans le village de Palmarin, se cache un trésor méconnu : ses puits de sel. Exploités depuis des générations, ces bassins salins sont le fruit d’un savoir-faire ancestral transmis de mère en fille. Pourtant, cette activité économique essentielle pour les habitants est aujourd’hui confrontée à des défis environnementaux et économiques.
Thank you for reading this post, don't forget to subscribe!Une extraction traditionnelle du sel
Contrairement aux grandes exploitations industrielles, la production de sel à Palmarin repose sur un processus entièrement naturel. Les mares salines, formées par la marée montante, laissent l’eau s’infiltrer dans le sol argileux. Avec la chaleur du soleil, l’évaporation provoque la cristallisation du sel, qui est ensuite récolté manuellement par les habitants. Cette technique artisanale permet d’obtenir différents types de sel, aux usages variés.
Une diversité de sels aux multiples usages
À Palmarin, on distingue plusieurs types de sel en fonction de leur couleur et de leur composition :
- Le sel blanc (gros sel) : le plus répandu, il est utilisé pour la cuisine et la conservation des aliments.
- Le sel noir (ou sel de terre) : mélangé aux sédiments, il est souvent réservé à l’alimentation du bétail ou à des usages artisanaux.
- Le sel rouge (ou sel ferreux) : sa teinte rougeâtre provient des oxydes de fer présents dans le sol. Certains l’utilisent pour des soins de la peau ou des remèdes traditionnels.
- Le sel fin : obtenu après tamisage du gros sel, il est privilégié pour l’assaisonnement des plats.
Une activité menacée par le changement climatique
Si cette activité constitue une source de revenus pour de nombreuses familles, elle est de plus en plus menacée. La montée des eaux et l’érosion côtière, conséquences du changement climatique, perturbent l’équilibre des mares salines et rendent certaines zones impropres à l’exploitation. De plus, la concurrence du sel industriel, souvent moins coûteux, fragilise la filière artisanale locale.
Tradition et tourisme
Face à ces défis, les habitants de Palmarin tentent d’adapter leur modèle économique. Certains misent sur l’écotourisme, en organisant des visites des puits de sel et en valorisant leur production auprès des visiteurs. D’autres s’orientent vers des labels de qualité pour se démarquer sur le marché du sel.
Aujourd’hui, préserver cet héritage artisanal est un enjeu de taille. Entre transmission du savoir-faire et adaptation aux enjeux contemporains, les producteurs de sel de Palmarin continuent de lutter pour faire vivre cette tradition, symbole de résilience et de richesse culturelle.
Redaction: Regional
