Le CFA, une monnaie stable qui appauvrit? Analyse de l’économiste Dr. Ndongo Sylla

L’économiste Ndongo Samba Sylla remet en question l’idée selon laquelle le Franc CFA serait une monnaie stable bénéfique pour les pays africains qui l’utilisent. Selon lui, cette stabilité monétaire apparente masque en réalité une profonde instabilité économique et une absence de développement structurel.

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Lors d’un panel organisé par le Laboratoire d’Analyse des Politiques de Développement (LAPD), tenu à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD), Dr. Sylla a affirmé que les pays de la zone Franc connaissent une croissance économique extrêmement faible, voire inexistante.

Dr. Sylla illustre ses propos en citant des pays de la zone CFA aux PIB autrefois élevés comme le Gabon, la Guinée équatoriale et la Côte d’Ivoire. Malgré une relative stabilité politique, leur PIB a considérablement chuté entre 2015 et 2020 :

  • Gabon : de 14 824 à 6 534 USD
  • Guinée équatoriale : de 13 048 à 5 575 USD
  • Côte d’Ivoire : de 3 056 à 2 055 USD

Ces baisses représentent des reculs allant jusqu’à -57 %, alors même que certains de ces pays, comme la Guinée équatoriale, n’étaient pas touchés par des conflits.

Il rejette également l’argument selon lequel sortir du Franc CFA pour créer une monnaie nationale conduirait nécessairement à une inflation incontrôlable. D’après lui, il n’existe aucune preuve scientifique ou donnée économique solide permettant d’étayer une telle affirmation. Une forte inflation n’est pas nécessairement synonyme de catastrophe économique. Elle peut même représenter une étape vers un véritable développement.

Enfin, un rapport de la Banque mondiale révèle que le Sénégal a enregistré le taux de croissance du PIB le plus faible parmi les pays africains non confrontés à des guerres ou à des troubles civils. Pour Dr. Sylla, ces données confirment que le Franc CFA, loin d’être un levier de prospérité, constitue un frein majeur au développement économique des pays qui l’utilisent.

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Rédaction: Regional

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