Dans une prise de parole récente, le capitaine Ibrahim Traoré, président du Burkina Faso, a annoncé ouvertement que Jeune Afrique l’avait courtisé pour « laver son image » moyennant une somme d’argent. Il a ajouté que ce média ne pouvait le nier, car il en détenait les preuves.
Thank you for reading this post, don't forget to subscribe!Moussa Dadis camara ancien chef de la junte guinéenne avait affirmé dans une vidéo que le magazine Jeune Afrique lui aurait demandé 500 000 dollars par trimestre pour améliorer son image et celle de son régime.
Lien: Dadis Camara il y a quelques années
Lien : Ibrahim Traore récemment en 2025
Depuis plusieurs décennies, Jeune Afrique s’était imposé comme l’un des médias de référence sur le continent. Avec ses analyses politiques, ses portraits de dirigeants et ses enquêtes économiques, le magazine se veut le miroir de l’Afrique en mutation. Pourtant, derrière cette façade de rigueur journalistique, une réalité plus trouble se dessine : une presse qui, au fil des ans, semble s’être transformée en un instrument de communication politique, orienté par des intérêts financiers et des logiques de complaisance.
Un média sous influence ?
Loin d’être un simple observateur indépendant, Jeune Afrique a souvent été accusé de jouer un rôle ambigu dans le paysage médiatique africain. Plusieurs dirigeants et analystes ont dénoncé une ligne éditoriale biaisée, où les critiques envers certains chefs d’État se font rares, tandis que d’autres bénéficient d’un traitement particulièrement favorable. Cette clémence ne serait pas anodine : selon plusieurs sources, le magazine entretiendrait des relations étroites avec certains régimes, publiant des articles complaisants en échange de contrats publicitaires, de financements occultes ou de services de communication.
Le poids des financements inconnus
Dans le monde des médias, l’indépendance repose largement sur la diversité des sources de financement. Or, Jeune Afrique a construit son modèle économique en grande partie sur des collaborations avec les États et les grandes entreprises africaines. Un ancien collaborateur du magazine, sous couvert d’anonymat, affirme que certaines publications sont directement influencées par des financements obtenus en coulisses. “Si un président ou un gouvernement veut redorer son image, il sait à qui s’adresser”, confie-t-il.
Un journal censé informer de manière impartiale peut-il encore jouer son rôle lorsqu’il dépend financièrement de ceux qu’il est censé surveiller ? Cette dépendance pourrait expliquer pourquoi certains sujets sensibles sont soigneusement évités, tandis que d’autres sont traités avec une bienveillance surprenante.
Entre silence et éloges : la stratégie de Jeune Afrique
Le magazine excelle dans l’art du silence sélectif. Lorsqu’un scandale éclate dans un pays africain, la couverture médiatique varie étrangement selon l’identité du dirigeant concerné. Certains régimes voient leurs abus passés sous silence, tandis que d’autres font l’objet d’articles critiques. Cette approche nourrit la suspicion quant à la réelle indépendance du journal.
De plus, certains portraits de dirigeants publiés par Jeune Afrique ressemblent davantage à des campagnes de relations publiques qu’à de véritables analyses journalistiques. Des termes élogieux sont utilisés pour décrire des présidents controversés, minimisant leurs échecs et amplifiant leurs réussites supposées. Cette indulgence éditoriale a renforcé l’image du magazine comme un outil de soft power pour les régimes africains en quête de légitimité.
Les conséquences sur l’opinion publique
Le rôle des médias dans la formation de l’opinion publique est crucial. Lorsqu’un média influent comme Jeune Afrique privilégie des intérêts privés au détriment de l’objectivité, il participe à une déformation de la réalité. Cette approche fausse le débat public, empêche une critique éclairée du pouvoir et contribue à perpétuer des régimes parfois peu démocratiques.
Pourtant, l’Afrique d’aujourd’hui regorge de journalistes engagés, de médias indépendants et de citoyens de plus en plus soucieux de transparence. À l’ère des réseaux sociaux et de la circulation rapide de l’information, le modèle de complaisance médiatique trouve ses limites. De plus en plus de lecteurs africains remettent en question les discours dominants et recherchent des sources alternatives d’information.
Rédaction: Regional






