Bamako face à l’urgence écologique : Le Niger pollué et oublié

À Bamako, le fleuve Niger, pourtant essentiel à la vie de la ville, se dégrade à vue d’œil. Chaque année, il s’enlise davantage sous les effets conjugués de l’ensablement et de la pollution. Malgré une saison des pluies généreuse, le niveau de l’eau a chuté trop tôt, laissant apparaître des îlots et des rives asséchées. L’eau, autrefois claire, est désormais trouble et jaunâtre, reflet du manque total de respect des usagers et de l’inaction persistante des autorités.

Les déchets, les produits toxiques, et l’absence d’un plan d’entretien transforment peu à peu ce fleuve en cloaque. Les scènes tragiques d’enfants se noyant dans des trous invisibles ou se blessant sur des pierres coupantes se répètent. Certains trouvent même des explications mystiques à ce qui relève d’un pur abandon environnemental.

Pire encore, depuis des années, les pouvoirs publics parlent d’un plan d’aménagement, sans jamais le concrétiser. Le potentiel économique et écologique du fleuve est ignoré, alors qu’un système de transport fluvial, par exemple, pourrait désengorger Bamako tout en relançant des secteurs comme la pêche.

Aujourd’hui, le Niger n’est plus simplement un fleuve, il est un signal d’alarme. Il est temps de cesser de détourner le regard. Il faut un vrai plan, avec des actions concrètes : nettoyage, dragage, transport fluvial, gestion des déchets, éducation des populations riveraines… C’est une urgence. Car laisser mourir le fleuve, c’est condamner une partie de l’avenir de Bamako.

Source: Mali web

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