Selon le dernier rapport de la GSMA intitulé « The State of the Industry Report on Mobile Money 2025 », l’Afrique a consolidé sa position de leader incontesté du mobile money. En 2024, plus de 1 100 milliards de dollars ont transité via les comptes de mobile money du continent, soit 65,35 % de la valeur mondiale des transactions, enregistrant une croissance de 15 % par rapport à 2023.
À l’échelle mondiale, le montant total des transactions en mobile money s’est élevé à 1 680 milliards de dollars, en hausse de 16 %. L’Afrique ne se contente donc pas d’occuper une place importante, elle tire littéralement la croissance du secteur à l’échelle planétaire.
En matière de volume aussi, le continent est en tête : 74 % des transactions mondiales en mobile money ont été effectuées en Afrique. Cela représente 81,8 milliards de transactions en 2024, soit une hausse de 22 %, sur un total mondial de 108,4 milliards (en progression de 20 %).
L’Afrique concentre 53 % de tous les comptes de mobile money dans le monde, soit 1,1 milliard de comptes fin 2024. Ce chiffre marque une augmentation de 19 % sur un an, contre 14 % à l’échelle mondiale, portant le total global à 2,1 milliards de comptes.
Le rapport de la GSMA met en lumière des écarts significatifs entre les sous-régions africaines :
- Afrique de l’Est : 459 millions de comptes et 649 milliards $ de transactions (leader continental)
- Afrique de l’Ouest : 485 millions de comptes pour 357 milliards $
- Afrique centrale : 104 millions de comptes pour 83 milliards $
- Afrique du Nord : 25 millions de comptes, 10 milliards $
- Afrique australe : 27 millions de comptes, 6 milliards $
Le mobile money joue désormais un rôle crucial dans les économies nationales. La GSMA estime que les pays disposant de ces services ont vu leur PIB augmenter de 720 milliards de dollars fin 2023, soit une croissance moyenne de 1,7 %due à cette innovation financière.
En Afrique subsaharienne, l’impact est encore plus marqué : de 150 à 190 milliards de dollars de contribution au PIB entre 2022 et 2023. Dans une dizaine de pays, cette industrie représente plus de 5 % du PIB, notamment au Bénin, Sénégal, Côte d’Ivoire, Ghana, Kenya, Rwanda ou encore Tanzanie.
Les services de mobile money vont bien au-delà des transferts classiques. En 2024, ils ont facilité :
- 105 milliards $ de paiements marchands
- 93 milliards $ de règlement de factures
- 97 milliards $ de paiements de masse (salaires, aides sociales)
- 34 milliards $ d’envois de fonds transfrontaliers
Les opérateurs élargissent également leur offre avec des produits de microcrédit, d’épargne et d’assurance : 44 % ont octroyé des prêts, 34 % ont proposé des solutions d’épargne, et 28 % des assurances.
Le mobile money s’impose comme un pilier de l’inclusion financière en Afrique, transformant des millions de vies, tout en soutenant la croissance des économies nationales. Plus qu’un simple outil de paiement, il devient un véritable levier de développement, un espace d’innovation, et un symbole de résilience et d’ingéniosité africaine.
Rédaction: Regional
